Changeons de sujet : nous entendons et lisons parfois les interrogations dubitatives des joueurs quant aux thèmes principaux de Teocali. Le refus de la mort, le fait de jouer des indigènes et la confrontation des civilisations semblent soulever des réactions sceptiques de la part de certains joueurs et meneurs.
Si la mort est tabou dans Teocali, elle n'en reste pas moins bien présente et tout aussi violente que dans n'importe quel univers. Le peuple de l'île, les clans et les tribus se sont vu imposer l'interdiction divine de tuer, d'ôter la vie humaine. Ce n'est pas un accessoire, ni un effet de style. L'histoire de ce monde explique cette grave notion et chaque héros de Teocali, comme tout être humain, peut être poussé à tuer en fonction des circonstances. L'important est la gestion de la mort, la manière dont le personnage subit le mal qu'il inflige tant mentalement que socialement. Souvent, cette mécanique est le point central des scénarios d'initiation que nous préparons.
Aussi et surtout, Teocali est un jeu exotique. Incarner des indigènes face à une invasion pourrait faire ressembler Teocali à un "Avatar bis". Cependant, à l'inverse du film de James Cameron, la civilisation indigène n'est pas sucrée et douce. Les habitants de l'île ont fondé une véritable société, mélange des trois grandes civilisations précolombiennes, qui possède son histoire, sa politique, ses victoires, ses revers et ses intrigues. À vrai dire, même si l'invasion des Conquérants est le pivot de Teocali, de nombreuses aventures peuvent êtres vécues au cœur des terres, loin des rivages et de l'envahisseur. Vous verrez alors que de la Cité d'or aux sylves du couchant, la mentalité des insulaires n'est jamais toute d'or ou toute d'obsidienne.
De leur côté, les Conquérants ne sont pas eux non plus de purs destructeurs. Certains pourraient se dévoiler comme les meilleurs alliés du peuple de l'île...
Enfin, et c'est sans doute le point le plus important, Teocali n'est absolument pas un jeu historique. Même si son histoire est forgée par les mythes des trois civilisations (finalement très proches et interconnectés), Teocali ne raconte pas l'histoire des Aztèques, des Mayas ou des Incas. Vous avez dit uchronie ?